SALLE DES ÉPÉES

Epée à une main de taille et d’estoc
- Type XVI
- Vers 1300-1350
- Fer forgée
- Longueur de lame : 84,5 cm
Ebroin vainqueur des Austrasiens, Les Grandes chroniques de France, 1332-1350
Avez-vous le regard aiguisé ?
Types d’épées selon la classification d’Oakeshott: saurez-vous retrouver celles exposées ?
Ewart Oakeshott (1916-2002) est un historien britannique, auteur de nombreux ouvrages sur les armes et armures médiévales. La méthode de classification des épées médiévales qu’il utilise est celle de l’expérience visuelle, esthétique et comparative. Cette pratique lui a permis, déjà en son temps, de définir une typologie épurée de l’épée médiévale, basée sur le profil et la section de la feuille, en portant attention à chacune des variantes de la poignée (pommeau, garde, quillons). Ses ouvrages sont une référence unique en matière d’armement médiéval et sont consultés par tous les spécialistes et collectionneurs d’armes du Moyen-Âge.
La frappe de taille (avec le tranchant), permet de toucher les parties vulnérables du corps non protégées par la cotte de maille (jambes et bras) tandis que l’estoc fait référence à la pointe de l’épée.
Cette épée pouvait donc être utilisée à la fois pour son tranchant et pour sa pointe acérée. Cette forme de lame s’est développée comme une réponse à l’armure de mailles renforcées, nouvellement développée au début du XIVe siècle.

Epée de taille à deux mains
- Type XIIa / XIIIa
- 1300-1350
- Fer forgé
- Longueur de lame : 95 cm
- Solingen, Allemagne
Avez-vous le regard aiguisé ?
Ces détails incrustés en laiton sont visibles sur cette épée : saurez-vous les retrouver ?
La longue lame est équilibrée par un important pommeau. Au fort de la lame, sur les deux faces, des motifs incrustés en laiton sont visibles : ce sont probablement les marques des forges de Solingen en Allemagne, très réputées au Moyen-Âge et dont les productions se propagèrent dans toute l’Europe.
1 – Croix pattée (encerclée)
2 – S Gothique de Solingen (encerclé)
3 – Cœur horizontal
Volker von Alzey (à droite) se battant contre le moine Islan de Bern, Der Rosengarten von Worms, Codices Palatini germanici 359, vers 1418
Cette épée longue, aussi appelée « grande épée de guerre », se tenait à deux mains, d’où la longueur de la fusée de 21 cm. Cette partie de l’épée comprise entre la garde et le pommeau était autrefois recouverte de cuire et de bois.
Avec une pointe très peu acérée, les épées de ce type qui apparurent dès le XIIe siècle, privilégient une frappe de taille (avec le tranchant), permettant de toucher les parties vulnérables du corps non protégées par la cotte de maille (jambes et bras).

Epée à deux mains d’estoc
- Type XIII
- XIIè siècle
Détail épée Illustration Bruno Péronnet
The Human Mirror of Salvation, 1325-1375, Karlsruhe, Allemagne
Cette épée, à la garde courbe, présente un puissant estoc. L’estoc fait référence au coup porté par la pointe de l’épée, ici très prononcée, en opposition à la taille faisant référence au tranchant. L’estoc permet de contourner la défense de la cotte de maille. Il s’agit ici d’une variante précoce du type XIII, se développant plutôt au XIIIè siècle. La taille conséquente de la fusée montre bien que cette épée se maniait à deux mains.

Epée de taille à une main
- Type XII
- Vers 1225 1275
- Fer forgé
- Longueur de lame : 106,5cm
- Région toulousaine
Psautier de Saint louis. Vers 1270. Paris. BnF
Avez-vous le regard aiguisé ?
Détails des décors gravés sur les deux faces de l’épée : sur le fort de la lame, dans la partie supérieure, des deux côtés, nous observons un ensemble de décors symboliques gravés de trois flèches et d’un oiseau. Il s’agit probablement d’un faucon en position d’attaque avec ses ailes rabattues en avant et ses serres écartées pour capturer sa proie. Seul le seigneur avait le privilège de chasser avec le faucon.
Avec une pointe très peu acérée, les épées de ce type privilégient une frappe de taille (avec le tranchant), permettant de toucher les parties vulnérables du corps non protégées par la cotte de maille (jambes et bras).
Ici, le pommeau rond permet de faire contrepoids et d’équilibrer la lame. Fait exceptionnel : de minuscule lambeaux de bois et de cuir ont été retrouvés sur la fusée de la poignée.
Les épées de type XII sont représentées sur les bas-reliefs, peintures et tapisseries du début du XIIIe au milieu du XIVe siècle. Ce sont les épées les plus répandues ou, du moins, celles qui ont été retrouvées en plus grand nombre.
